Institution

Disparition d'Yves Coppens

Le paléontologue Yves Coppens est décédé à 87 ans. Immense scientifique, il avait participé à la découverte de l’australopithèque Lucy. Grande figure du Musée de l’Homme, il a marqué de nombreux chercheurs et chercheuses.

Une extraordinaire carrière scientifique

La carrière d'Yves Coppens fut marquée par la découverte, en 1974, en Éthiopie, d’une petite australopithèque de 3,2 millions d’années. Baptisée Lucy, elle a révolutionné notre perception des origines humaines en prouvant définitivement que ces dernières étaient exclusivement africaines. Doué d’un esprit de synthèse hors du commun, il a su formuler des hypothèses audacieuses, et intégrer de nouvelles découvertes successives pour construire une histoire cohérente et étayée de l’humanité.

 

 

Conférence « Lucy dans la cité » du 19 mai 2021

© MNHN - J.-C. Domenech

Rencontre avec le jeune public

© MNHN - J.-C. Domenech

Rencontre avec le jeune public

© MNHN - J.-C. Domenech

Une figure centrale du Musée de l'Homme

Entré au Muséum national d’Histoire naturelle en 1956 comme chercheur en paléontologie, il rejoint le Musée de l’Homme treize ans plus tard comme sous-directeur du laboratoire d’anthropologie et d’ethnologie. Il devient ensuite « coordinateur des services communs » du musée juste avant d'être élu, en 1980, professeur titulaire de la chaire d’anthropologie du Muséum. En 1983, il est élu titulaire de la chaire de Paléoanthropologie et de Préhistoire du Collège de France.

Ses liens avec le Musée de l’Homme resteront indéfectibles. Ainsi, il a largement contribué à sa renaissance en 2015, après le départ des collections d’ethnologie au Musée du Quai Branly, mettant sa force de conviction au service du projet de rénovation du Musée de l’Homme.

Témoignages

Yves Coppens était également un formidable vulgarisateur et un conteur scientifique de grand talent. Il a fait découvrir la paléontologie au grand public, et a très certainement nourri et entretenu de nombreuses vocations chez les chercheurs et chercheuses. Ils sont nombreux aujourd’hui à exprimer ce qu’ils lui doivent.

C’était une personne d’une grande humanité et d’une merveilleuse élégance, dans la vie comme en science. Il a mis le pied à l’étrier à de très nombreux chercheurs, et encouragé les vocations des chercheuses également, ce qui n’était pas fréquent dans les années 1970.

Brigitte Senut, paléontologue, professeure au Muséum national d’Histoire naturelle.

Ce qui était touchant, c’est l’enthousiasme, le dynamisme, et dans le même temps la sincère modestie avec lesquels il racontait ses recherches. Il ne mettait aucune frontière entre le grand scientifique qu’il était et les jeunes chercheurs auxquels il s’adressait, et suivait les travaux de terrain avec une curiosité qui n’a jamais faibli.

Sabrina Krief, primatologue, professeure au Muséum national d’Histoire naturelle.

Il a immensément contribué à diffuser les connaissances sur l’évolution et l’humanité vers le grand public, avec finesse, humour et talent.

Antoine Balzeau, paléontologue, directeur de recherche CNRS-MNHN-UPVD.

Le Musée de l’Homme a pu se renouveler et durer grâce à lui. Il a défendu le projet de son renouveau avec enthousiasme et détermination auprès des nombreuses personnalités auxquelles il avait accès.

Evelyne Heyer, généticienne, professeur au Muséum national d’Histoire naturelle.

Les préhistoriens d’aujourd’hui lui doivent beaucoup et nombreux sont celles ou ceux qui le sont devenus après l’avoir entendu. Nous saurons perpétuer son souvenir.

Bruno David, Président du Muséum national d’Histoire naturelle.